301 – Le professeur de littérature, un navigateur au long cours

En 2013, Simon Lanctôt publiait Tout foutre en l’air. Carnets d’un jeune prof. Dans ce récit tenu sur un an, l’auteur se questionne sur sa capacité à faire carrière coprofesseur de littérature au cégep. Il s’interroge sur les qualités requises pour y arriver et se demande s’il les possède. Il examine aussi les conditions d’exercice de la profession et exprime des doutes quant à sa capacité à s’y adapter. Surtout, il se demande si sa manière d’enseigner répond bien aux exigences du ministère de l’Éducation et aux siennes propres ainsi qu’aux attentes de ses étudiants et de la société à son égard. Les carnets de Simon Lanctôt soulèvent de sérieuses interrogations sur les défis que pose à celui qui le pratique, dès lors qu’il se projette dans le temps, l’enseignement de la littérature au cégep. Comment durer dans ce métier, comment devenir, sans jeu de mots, un professeur au long cours? Nous pourrions, certes, aborder la question sous l’angle des facteurs liés à la personne, à la charge de travail ou au contexte social. Sans négliger ces motifs, je proposerais plutôt de centrer notre réflexion sur les attentes exprimées à l’égard du professeur de littérature et sur leur pertinence, ainsi que sur les rôles qui lui sont dévolus et sur la manière de les jouer. Je vous propose donc d’examiner, de manière critique, les rôles de passeur culturel, de formateur et d’entremetteur, trois figures du maitre que le professeur de littérature du collégial est aujourd’hui appelé à incarner.