Conscience phonologique et expériences lecture-écriture facilitées chez l’adulte

Faire aimer la langue française aux adultes accueillis au Québec : voilà un objectif noble à poursuivre. Si les travaux sur la conscience phonologique, cette capacité « d’identifier les composants phonologiques des unités linguistiques et de les manipuler de façon opérationnelle » (1) abondent pour un jeune public, ils se font assez rares pour la gent adulte. Pourtant, il s’avère qu’un apprentissage dument amorcé de la langue permet de comprendre les mots, de les prononcer distinctement, sans difficulté et sans hésitation (2). Pareillement, tous conviennent que développer apriori des savoirs métaphonologiques chez l’allophone s’impose en amont de l’acquisition de la lecture et de l’écriture (3, 4). D’autres renchérissent : la conscience phonologique est bidirectionnelle « à la fois cause et conséquence de l’apprentissage de la langue écrite » (5). En pareil cas, créer des défis destinés à l’adulte tant pour instancier ses capacités épiphonologiques que pour nourrir sa conscience phonologique devenait impératif. Cette démarche a pavé la voie à des essais répétés pendant quelque cinq ans à l’UQTR auprès d’étudiants non francophones ou francophones carencés en français. Constat : tous y trouvent là une avenue favorable vers l’écriture et se disent investis d’une confiance pour défier la complexité de la langue. Ensemble, nous verrons l’ancrage théorique des défis les plus porteurs et leur ordonnancement, nous en mettrons en application, puis nous en discuterons. 1. Gombert, J.-É. (1992). Le développement métalinguistique, PUF.
2. Dehæne, S. (2007). Les neurones de la lecture. Paris : Odile Jacob,
3. Cacciatore, S. (2014). La conscience phonologique de la théorie à la pratique. Master. Bienne : BEJUNE.
4. Giasson, J. et Vandecasteele, G. (2012). La lecture : apprentissage et difficultés. Bruxelles : de Boeck.
5. Swita, A.-M. et al. (2001). Exercices de conscience phonologique et d’activités métalinguistiques. Lisieux.