La lecture démocratisée: mettre l’appropriation au coeur du développement de la compétence à lire

Depuis leur plus tendre enfance, nos élèves écoutent des histoires et regardent des films. Puis, ils s’approprient ces récits pour créer des jeux, faire des dessins, inventer à leur tour des histoires. Quand ils arrivent dans nos classes du secondaire et du collégial, nos élèves manipulent des récits depuis des années. Pourtant, si on leur pose la question, la plupart d’entre eux nous diront qu’ils ne sont pas bons en lecture: qu’ils ont du mal à faire des inférences ou à repérer les éléments significatifs d’un texte. Cette contradiction pose une question sur laquelle nous devons nous pencher. Et si le problème était non pas qu’ils comprennent mal les textes, mais que la manière d’aborder la lecture en classe ne leur permet pas de mobiliser leurs acquis? Dans cet atelier, nous analyserons notre pratique pédagogique à partir d’exercices tirés de manuels. Dans un premier temps, nous identifierons les freins à la mise en œuvre de la compétence acquise de l’élève. En effet, plusieurs exercices que nous utilisons au quotidien ne permettent pas aux élèves de mobiliser leur compréhension initiale du récit, ce qui tend à faire du sens du texte un objet inaccessible et à leur renvoyer une mauvaise image de leur compétence. Dans un deuxième temps, en nous fondant sur une approche où la compréhension de l’enseignant est mise en dialogue avec celle des élèves,nous aborderons des pistes de solution. Nous verrons comment il est possible de favoriser un contexte d’apprentissage où l’élève peut s’appuyer sur sa conception initiale d’une histoire et s’en servir pour construire son habileté à comprendre, à interpréter et, surtout, à s’approprier des récits.