Le taux d'échec bondit au 5e secondaire

Québec, lundi 3 novembre 2014 – Le français donne du fil à retordre aux élèves de cinquième secondaire. Ils ont été plus nombreux à échouer à l’épreuve ministérielle d’écriture en juin 2014 que l’année précédente. Plus d’un élève sur quatre n’a pas obtenu la note de passage, le taux de réussite étant de 73,4 % comparé à 79,7 % en 2013, selon des données préliminaires obtenues par Le Soleil.

Ces chiffres comprennent les résultats obtenus dans les réseaux d’éducation public et privé. En tenant compte seulement des élèves qui fréquentent les écoles secondaires publiques, la diminution est encore plus marquée : le taux de réussite, qui était de 76,2 % l’an dernier, est de 69,4 % pour l’examen de juin 2014. Cette épreuve d’écriture consiste à rédiger une lettre ouverte d’environ 500 mots.

Les résultats officiels n’ont pas encore été rendus publics par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) mais des résultats provisoires circulent depuis déjà quelques semaines dans les commissions scolaires. Ces chiffres ne tiennent toutefois pas compte des résultats des élèves aux reprises, qui se déroulent en août et en janvier.

79,7% : Taux de réussite en 2013
73,4% : Taux de réussite cette année

Analyse en cours

Au MELS, la porte-parole Esther Chouinard indique qu’une analyse plus approfondie des résultats serait en cours pour tenter de comprendre ce qui peut expliquer cette baisse du taux de réussite. «L’épreuve ministérielle d’écriture de cinquième secondaire serait équivalente aux épreuves des années antérieures. Elle aurait connu le même processus d’élaboration et de validation que les épreuves des années antérieures», ajoute Mme Chouinard.

À l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF), la présidente par intérim, Geneviève Messier, affirme qu’il serait intéressant que l’analyse du Ministère soit rendue publique, afin que «les enseignants du secondaire puissent s’ajuster» au besoin.

Or selon des informations recueillies par l’AQPF auprès de conseillers pédagogiques, les élèves auraient «beaucoup moins bien performé» sur le plan de l’orthographe et de la syntaxe.

Le sujet du texte, qui portait sur la place des personnes âgées dans la société, pourrait aussi expliquer la baisse du taux de réussite, ajoute Mme Messier, puisqu’il était «plus ou moins accessible pour les élèves». La recherche démontre «qu’une bonne maîtrise du sujet par l’élève a une incidence sur la qualité finale d’un texte», précise-t-elle.

Paule Lacasse, enseignante de français en cinquième secondaire à l’école Samuel-De Champlain, à Beauport, pense aussi que le sujet «touchait moins les élèves» comparé à celui de l’an dernier, alors que les ados devaient s’exprimer sur la vie privée et les technologies. En juin dernier, «les jeunes se sentaient moins interpellés et se préparaient peut-être moins», avance Mme Lacasse.

La grille de correction pour cette épreuve d’écriture prévoit que la moitié des points est accordée en fonction du contenu, soit 20 % pour la cohérence du texte et 30 % pour l’adaptation à la situation de communication. L’autre moitié est consacrée à la maîtrise de la langue : 5 % pour l’utilisation d’un vocabulaire approprié, 25 % pour la construction des phrases et ponctuation appropriées et 20 % pour le respect des normes relatives à l’orthographe.

DAPHNÉE DION-VIENS
Le Soleil

Source : Ma presse