201 – (Symposium collégial) Le cégépien et le militant : apprivoiser l’homme rapaillé

« Enseigner la poésie de Gaston Miron : un défi. » Bien que L’homme rapaillé soit le recueil de poésie québécoise le plus célébré, il n’en demeure pas moins que sa lecture pose certaines difficultés à un étudiant de niveau collégial. La poésie de Miron, personnelle et engagée, composée dans une langue qui relève à la fois d’un registre soutenu et d’un idiome québécois aux accents folkloriques, ancrée dans une modernité littéraire qui fait souvent primer la forme sur le fond, peut sembler complexe à un étudiant. C’est une œuvre qui doit être abordée en profondeur pour être appréciée. « Comment relever ce défi? » Au-delà de son œuvre, Miron est un véritable personnage. Intense, pédagogue, engagé, incarné dans son époque, il est aussi limpide dans ses commentaires que sa poésie peut sembler obscure. Son engagement et sa révolte devant l’injustice sont contagieux pour les étudiants qui peuvent s’y reconnaitre. C’est la porte qui leur donne accès aux textes et qui peut leur en faire comprendre la force et la beauté. Connaitre l’homme et le poète en le fréquentant rend plus accessible la lecture de l’œuvre. Qu’entend-on par « fréquenter Miron »? La présentation progressive de l’homme, de son implication sociale et de son œuvre. Le poète militant accompagne l’étudiant du début à la fin de la session. L’histoire et la littérature québécoises sont ainsi incarnées par Miron. Ses textes deviennent alors l’extension naturelle et compréhensible du contexte dans lequel ils s’inscrivent.