Les secrets du français québécois

« L’Angleterre et les États-Unis sont deux peuples séparés par une même langue », disait l’écrivain irlandais Bernard Shaw (1856-1950). Ce constat est transposable à bien des langues, de l’espagnol d’Espagne à celui des pays latino-américains, du portugais du Portugal à celui du Brésil et… du français de France à celui du Québec. Pourquoi les Français prononcent-ils « pattes » quand les Québécois préfèrent manger des « pâtes » ? Et sommes-nous les seuls à avoir des suffixes en -age et en -oune ? Que reste-t-il de nos emprunts aux langues amérindiennes, et quelle est l’influence respective de l’anglais d’Angleterre et de l’anglo-américain sur le français québécois ? Sans oublier les origines de nos inimitables sacres et jurons…
Avec l’afflux de plus en plus important d’étudiants français et de toute la francophonie dans les cégeps et les universités québécoises, il est utile de former le plus d’enseignants possible pour les rendre capables de définir ce qui fonde l’écart qui s’est creusé entre nos deux parlers en plus de 400 ans d’histoire. Tant de différences sur les plans phonologique, morphologique, syntaxique, lexical et phraséologique suscitent l’étonnement du nouveau venu ! Tout cela vaut bien une synthèse digne de ce nom. Surtout que les causes en sont tout à la fois géographiques, historiques et sociales et touchent autant les mentalités que les valeurs.